La scène se déroule à Montréal. Un couple dans la vingtaine s’engage sur une traverse piétonnière. (Rien de plus banal, vraiment.) Un VUS décide toutefois de s’imposer
et continue son chemin, insultant les jeunes personnes au passage. Ceux-ci n’ont
d’autre choix que de céder la chaussée au conducteur du camion, fou furieux.
Des exemples comme ça, il y en a à la tonne. Car chaque jour au Québec, nous sommes témoins du manque de civisme et de l’agressivité au volant de nombre d’automobilistes
– lorsque nous n’en sommes carrément pas la cause.
Que celui qui ne s’est jamais impatienté sur la route lance la première pierre
Il m’a fallu déménager sur la Côte Ouest canadienne, paradis des sportifs et amants de la nature, pour prendre conscience de mon attitude (déplorable) au volant. Il faut savoir qu’en Colombie-Britannique, le rythme de vie diffère de celui de Montréal, en ce sens que les gens sont beaucoup moins pressés – et stressés. Il y a toujours, bien entendu, l’exception à la règle, mais de manière générale, les routes sont un endroit où la confiance règne entre les piétons, les cyclistes et les automobilistes.
Réapprendre le concept des passages pour piétons
Je ne vous apprends certes rien en vous disant que le Québec se distingue lamentablement des autres provinces par son manque de respect des passages pour piétons. Il est en effet dangereux de traverser une rue dans la Belle Province, et la méfiance est constamment de rigueur. Bien que le gouvernement doive à tout prix sévir, il est de la responsabilité de chacun de s’assurer de la sécurité des plus vulnérables sur la route.
Les cyclistes maudits
Il existe une rivalité évidente entre les automobilistes et les cyclistes, et des manœuvres visant à intimider les personnes à vélo sont relativement fréquentes. Soit, les uns comme les autres doivent faire leur part pour respecter le code de la route, mais n’oublions pas que le plus grand danger, c’est bien moins l’automobiliste que le cycliste qui l’affronte. Au Canada, près de 7 500 cyclistes par année subissent des blessures graves suite à une collision avec un véhicule! Veillons donc, encore une fois, à protéger les plus vulnérables.
Faciliter une bonne entente sur la route, ça commence par soi
- Vous avez la mauvaise habitude de partir à la dernière minute pour le boulot ou un rendez-vous chez le médecin ? Cela doit sans aucun doute contribuer à votre niveau de stress et d’impatience au volant. Partez à l’avance ! Écoutez votre station de radio favorite, détendez-vous et souriez !
- Vous avez tendance à suivre la voiture qui vous précède de beaucoup trop près ? Soyez raisonnables et maintenez une distance sécuritaire afin d’augmenter votre temps de réaction en situation de freinage (et redoublez de prudence en hiver). Adoptez une conduite prévoyante et souple, rien ne sert de courir !
- Vous ne signalez vos intentions à l’aide des feux clignotants qu’à toutes les années bissextiles? Avez-vous seulement pensé à ce qu’il adviendrait si les 6 millions de véhicules en circulation au Québec faisaient de même? Indiquez toujours vos intentions à ceux qui partagent la route avec vous.
- Savez-vous reconnaître un conducteur courtois ? Qu’il s’agisse de celui qui vous laisse traverser la rue sans vous presser, ou de celle qui vous cède le passage avec un sourire à la sortie du stationnement d’un centre commercial, le conducteur faisant preuve de savoir-vivre mérite un sourire et un geste de la main de votre part. Sans exception ni excuse !
N’attendons pas la semaine internationale de la courtoisie au volant, chers automobilistes anxieux et passionnés, pour faire preuve de vigilance et de gentillesse sur les routes. N’oublions pas que près de 400 personnes perdent la vie chaque année au Québec
dans un accident de voiture, et que le comportement de chacun derrière son volant
y est pour beaucoup.